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• Flagship phase 2 : nAnoXItrONics English
AXION
• Flagship phase 2 : nAnoXItrONics

High-quality chemically complex
BiFeO3 oxide films on SrTiO3 substrate in
single-crystalline epitaxial form,
demonstrating applicability as an inexpensive,
easy, and highly scalable route ( From A. K.
Akbashev et al., Nano Lett. 14, 44 (2013)).

Afin de préparer la micro/nanoélectronique du futur, il devient nécessaire de dépasser les limites de la technologie CMOS que celles-ci soient physiques ou économiques via l'utilisation de matériaux aux propriétés nouvelles apportant  de nouveaux paradigmes pour le stockage et le traitement des données. Parmi les candidats envisagés figurent les oxydes qui présentent un grand nombre de fonctionnalités (isolant, supraconducteur, métallique, supraconducteur, ferro- ou antiferromagnétique, ferroélectrique...) contrôlables par des stimuli externes (champ électrique ou magnétique, contrainte, lumière...) du fait du couplage complexe entre les degrés de liberté orbitaux, de charge, de spin... Le champ de l'électronique basée sur les oxydes aussi appelé "oxitronique" s'est considérablement développé ces dix dernières années. Les avantages de cette nouvelle électronique sont notamment la possibilité d'exploiter de nouvelles fonctionnalités complètement absentes dans l'électronique à base de semiconducteurs, leur isostructure permettant de réaliser des architectures complexes et l'opportunité de réduite drastiquement les tailles du fait de longueurs caractéristiques à l'échelle nanométrique. Des résultats majeurs tant du point de vue fondamental qu'appliqué ont été obtenus dans ce domaine. Les hétérostructures d'oxydes sont actuellement réalisées majoritairement par ablation laser pulsée ou épitaxie par jets moléculaires, deux techniques difficilement compatibles avec des développements industriels. L'étape suivante pour permettre l'intégration de cette nouvelle électronique sera de la combiner avec la technologie Si-CMOS, permettant la réalisation de composants Si avec des fonctionnalités étendues ou la réalisation de circuits intégrés basés sur la richesse des propriétés offerte par les oxydes.

L'objectif central du projet AXION (nAnoXItrONics) est de doter le LabEx NanoSaclay d'un bâti de croissance par dépôt de couches atomiques (ALD). Cette technique versatile devrait permettre la croissance de couches minces épitaxiées d'oxydes sur Si grande surface (2 pouces). Nous démontrerons le potentiel de cette technique par la réalisation de composants tels que des capteurs de température, des jonctions tunnel à barrières ferroélectriques pour le stockage de données ou des architectures neuromorphiques, des MEMs ou des composants électro-optiques fonctionnant au GHz sur Si tout en continuant les recherches fondamentales pour maintenir un niveau de connaissance à la pointe. Pour atteindre ces objectifs, le projet regroupe des experts du domaine travaillant sur la physique des couches minces et hétérostructures d'oxydes, leur modélisation ainsi que sur leur caractérisation et leur utilisation potentielle pour la réalisation de composant. Le projet AXION permettra de créer ou de renforcer des collaborations entre les acteurs majeurs de la communauté des oxydes de Paris-Saclay. Ceci permettra d'atteindre une masse critique travaillant dans un domaine phare de la matière condensée et générer de nouvelles collaborations et de nouveaux projets à l'échelle nationale et internationale. Il permettra également de tisser des liens privilégiés avec les industriels et de favoriser la mise en place de futurs projets communs. AXION se propose aussi de renforcer les liens entre recherche et enseignement en proposant des cours en master et au sein d'une école dédiée aux oxydes.

Contact : , Unité Mixte de Physique CNRS/Thales

 
#107 - Màj : 20/02/2020
Unités de recherche / Laboratoires
Faits marquants

Les matériaux antiferromagnétiques commencent à focaliser l’attention des physiciens qui voient en eux l’espoir de dépasser toutes les limites auxquelles sont confrontés les dispositifs à bases de ferromagnétiques, en étant potentiellement plus rapides, plus denses, plus robustes, et moins énergivores. Ce potentiel est aujourd’hui quasiment inexploité car la connaissance de leurs propriétés microscopiques exige des techniques des caractérisations lourdes, par exemple basées sur les neutrons produits par des réacteurs nucléaires ou sur des sources de rayonnement synchrotron. La disponibilité de nouvelles techniques de microscopie pour ces matériaux antiferromagnétiques permettrait de déverrouiller la compréhension de leurs propriétés physiques.

Une nouvelle méthode de microscopie magnétique, particulièrement adaptée pour imager les antiferromagnétiques, exploite les propriétés de photoluminescence d’un atome artificiel individuel (défaut ponctuel appelé centre NV) implanté au sein d’une pointe en diamant et intégré dans un microscope à force atomique. L’extrême sensibilité de cette sonde au champ magnétique a été mise en œuvre pour cartographier les propriétés locales d’un antiferromagnétique avec une résolution de quelques dizaines de nanomètres. Une équipe de chercheurs associant le laboratoire Charles Coulomb de Montpellier, l’Université de Bâle et cinq laboratoires du Labex Nanosaclay (l’Unité Mixte de Physique CNRS/Thales, le CEA/SPEC, le Laboratoire Aimé Cotton, le synchrotron SOLEIL, le C2N) a ainsi pu imager les propriétés du BiFeO3 : les images révèlent les domaines antiferromagnétiques et la modulation sinusoïdale des spins dans ces derniers. Le  BiFeO3, est un composé prometteur car il présente également un ordre électrique (il est ferroélectrique), le couplage entre les ordres électrique et magnétique a permis de contrôler à l’échelle microscopique la direction des spins par application d’une tension de quelques volts. Ces travaux constituent une preuve de concept pour de futurs composants commutables sur la base des matériaux antiferromagnétiques.

Reference: Real-space imaging of non-collinear antiferromagnetic order with a single-spin magnetometer
I. Gross, W. Akhtar, V. Garcia, L. J. Martínez, S. Chouaieb, K. Garcia, C. Carrétéro, A. Barthélémy, P. Appel, P. Maletinsky, J.-V. Kim, J. Y. Chauleau, N. Jaouen, M. Viret, M. Bibes, S. Fusil & V. Jacques

Nature 549, 252-256 (2017)

Contacts: Stéphane Fusil ou Vincent Garcia, Unité Mixte de Physique CNRS/Thales, Palaiseau

Collaborations:

 

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